(Mère et enfant de Renoir)
Nan je ne t’annonce pas la fin du blog, tu ne te débarrasseras de moi comme ça, mais la fin de mon allaitement : après plus de 15 mois de bons et loyaux services lactés, mes seins ont rendu les armes la semaine dernière. Ma Chouette et moi avons partagé une dernière tétée le jour du printemps. C’est un pur hasard, mais c’est une date symbolique, puisqu’il y a quelques mois j’avais songé à arrêté et j’avais finalement décidé de rempiler pour un dernier hiver, histoire de mieux protéger Ma Chouette contre les maladies hivernales.
Cela fait plusieurs semaines que j’y pensais, j’ai supprimé les tétées une à une, il ne restait plus que celle du matin. Mais celle-là je n’arrivais pas à m’en passer. Je l’aimais cette dernière tétée, au chaud dans le lit, avec une petite Chouette douce et câline, encore un peu endormie.
Et puis il a fallu que je commence un traitement non compatible avec l’allaitement. J’aurais pu le repousser encore de quelques jours, donner une dernière tétée, rien qu’une allez, mais j’avais trop peur de pleurer. Alors plutôt que de garder un dernier souvenir empreint de tristesse, j’ai préféré arrêter tout net.
Je ne vais pas te mentir, je suis un peu triste quand même. Un voile de nostalgie me colle à la peau depuis une semaine, je n’arrive pas à me défaire de cette impression d’avoir perdu quelque chose. C’est une page qui se tourne, la fin de l’allaitement boucle d’une certaine façon mon accouchement. Ma Chouette grandit. Et j’ai un peu peur de ne plus jamais retrouver cette proximité, cette complicité que nous avions ma fille et moi avec l’allaitement.
J’essaye de voir le bon côté des choses. Je vais pouvoir à nouveau profiter d’un petit verre de blanc à l’apéro, me faire une cure de chou-fleur et d’épinards, appliquer toutes les crèmes que je veux sur ma peau, récupérer mon corps que je partageais depuis 24 mois. Et puis même si ça n’a pas toujours été facile (les difficultés du début, les seins douloureux, les crevasses, et puis les remarques surtout, encore et encore), je me dis que j’ai quand même eu la chance d’allaiter ma fille plus de 15 mois, ce qui est loin d’être le cas de la plupart des mères puisque seulement 6% des mamans allaitent leur enfant plus d’un an. Pas mal quand on se souvient que je ne souhaitais pas allaiter quand je suis tombée enceinte!
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