Un samedi matin, il y a quelques semaines, je me réveille inquiète et je ressens un impérieux besoin d’être rassurée, je file donc aux urgences un peu honteuse, persuadée qu’on va me renvoyer fissa à la maison en se moquant gentiment de mes angoisses. Et là surprise, mon col est ouvert à deux doigts et j’ai des contractions toutes les 5 minutes (que je ne sens pas)… Je ne suis enceinte que de 33 semaines, la sage-femme reste d’une douceur et d’un calme olympien (et du coup nous aussi) mais l’air de rien c’est le branle-bas de combat: pose d’une perfusion pour arrêter les contractions, injections de cortisone pour accélérer la maturation des poumons du bébé, analyses en tous genres, interdiction de me lever même pour aller aux toilettes pendant les premières 24h, et les monitoring s’enchainent… Après une grosse semaine d’hospitalisation (je frôle la crise de nerfs) et une fois passé le fameux “cap des 34 semaines” on m’autorise à rentrer chez moi, sous réserve d’un repos strict: Une sage-femme me rend visite 3 fois par semaine, je dois rester allongée (pas assise, et la nuance est de taille, les activités sont d’autant plus limitées), je n’ai le droit de me lever que pour aller aux toilettes et prendre une douche rapide… Les journées sont longues, très longues, et si vous voulez éviter le nervous breakdown, il vous faut au moins:
# La Sainte Trinité Ordinateur portable/Wi-Fi/Carte bleue: Parce qu’évidemment à 33 semaines la chambre de bébé n’est pas prête, vous n’aurez jamais assez de bodies taille naissance, vous n’avez pas encore acheté la baignoire/l’écoute bébé/l’écharpe de portage. Privée de shopping IRL, vous entamez donc sérieusement l’héritage de votre future descendance sur internet (Vert Baudet mon ami).
# Un téléphone: Indispensable pour rassurer Maman/Mamie/Tata Jeannine. Les conversations commençant toutes invariablement par “t’es toujours là?”.
# Une télé: Je ne l’allume qu’en fin de journée pour un programme spécial SNU (Syndrôme du Neurone Unique): “Un dîner presque parfait” sur M6 déclenche l’ouverture des hostilités, puis “N’oubliez pas les paroles” sur France 2 , je n’ai pas le droit de bouger mais heureusement personne ne m’a interdit de brailler sur Dave ou Stone et Charden. Et une fois par semaine je tombe dans la déchéance la plus totale en finissant ma soirée sur “Qui veut épouser mon fils?” l’émission la plus bête du PAF, on est d’accord, mais la maman de Guiseppe est so fascinating, non?
# Des mags et quelques bouquins: du léger évidemment, côté mags mon duo gagnant à moi c’est Elle + Grazia. De la semaine dernière, le réapprovisionnement étant aléatoire quand on ne peut pas se traîner soi même jusqu’au kiosque. Côté bouquins, l’histoire d’une femme coyote élevée par des loups garous fera l’affaire.
# Des sucreries: Si vous avez au moins eu la chance d’échapper au diabète gestationnel, c’est le moment de vous lancer dans une étude comparative de toutes les marques de cookies existant sur le marché. D’autant que bizarrement le fait de rester allongée me fait maigrir…
# Un félin compatissant: il a vite compris que vous n’étiez plus la patronne depuis que vous ne pouvez plus remplir sa gamelle 30 fois par jour, et il n’a plus d’yeux que pour son seigneur et maitre. Mais il daignera de temps en temps partager votre sieste pour vous réchauffer ou jouer avec vos doigts de pied. On ne sait jamais, le vent peut vite tourner.
# Un futur papa attentionné: Qui n’hésite pas à se transformer en fée du logis, à assumer les repas, les lessives, la vaisselle, le ménage mais aussi à satisfaire vos moindres caprices de femme très enceinte, à accourir quand vous avez besoin de la télécommande, d’un carré de chocolat, d’un verre de jus de goyave (ah y’en a plus? Tu peux passer à la superette?) ou d’un quatrième coussin. Et qui est capable d’aller acheter des serviettes hygiéniques taille XXL pour compléter votre valise pour la maternité. Moi je dis bravo.
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