En ce moment je passe pas mal de temps le nez fourré dans les catalogues de jouets. J’ai toujours adoré ça, même avant la naissance de ma fille et c’est honnêtement un grand plaisir pour moi de lui concocter une jolie liste pour son anniversaire et pour Noël. Mais c’est aussi l’occasion de m’interroger sur mon rapport aux jouets et sur les valeurs que j’ai envie de transmettre à ma fille. La plupart des enfants que je connais ont bien trop de jouets, des salles de jeux remplies de bidules en plastique dont ils se lassent rapidement. J’ai moi même envie d’offrir plein de choses à ma fille, et elle a la chance d’avoir une grande famille qui veut la gâter, mais j’ai quand même quelques principes:
- J’essaye de choisir des jouets à un prix raisonnable, rien au dessus de 50 ou 60€. On nous a par exemple suggéré d’offrir une petite cabane de jardin à notre fille. C’est très mignon, mais 200€ minimum pour quatre morceaux de plastique, WTF? J’ai vu mon neveu de 3 ans faire une cabane avec les coussins du canapé ce week-end et cette cachette improvisée et gratuite avait l’air mille fois plus amusante que celles des catalogues.
- En jetant un oeil à la liste de l’année dernière, je me rends compte que ma fille joue toujours avec tout ce qui lui avait été offert. Cette année j’ai à nouveau essayé de trouver des jouets qui durent dans le temps, peu de jouets électroniques, quelques jeux éducatifs (mais pas trop, un jouet doit rester un jouet) et surtout des jouets qui stimulent l’imagination (playmobils ou jeux autour du dessin), parce que l’intérêt d’un jouet pour moi c’est d’abord d’aider l’enfant à construire son propre univers.
- Je suis affolée par certains rayons des magasins de jouets, je hais le coin machine à laver – fer à repasser – caisse enregistreuse et j’y vois d’abord un sexisme rebutant. Bien sûr on peut aussi offrir ce genre de jouet à un petit garçon, mais qu’on ne me fasse pas croire que c’est la norme, d’ailleurs tous ces jouets sont en général rose bonbon, et on sait bien ce que ça veut dire dans l’inconscient collectif.
- De manière plus générale, je crois que j’ai un problème avec les jouets “d’imitation”. Est ce que j’ai vraiment envie que ma fille (et ce serait la même chose si j’avais un fils) fasse semblant pendant des heures de laver ou de repasser le linge? J’ai l’impression que le formatage social commence dès le berceau: dans la vie pour être heureux, il faut une grande voiture, un chien, deux enfants et une jolie maison (et le fer à repasser qui va bien donc). Je ne suis pas du genre à avoir des grands projets pour ma fille, je me fiche qu’elle fasse de longues études et qu’elle devienne chirurgien, mais je voudrais surtout qu’elle soit curieuse, avide de découvrir et d’apprendre. L’étape du repassage est elle indispensable à la construction psychologique d’un enfant? Ai-je envie d’inculquer à ma fille dès deux ans que le bonheur passe par une belle machine à laver, ou au contraire de lui offrir l’opportunité d’avoir des rêves un peu plus grands, un peu plus fous?
17 Comments