Pour la 3ème nuit consécutive je dors mal, j’ai de grosses douleurs dans le bas du dos, alors ce 12 décembre 2010 je renonce à ma grasse matinée et décide de me lever. Je dois accoucher le 24 décembre, mais après avoir été hospitalisée, puis alitée à domicile entre 33 SA et 37 SA pour une menace d’accouchement prématuré, je sais que mon bébé de Noël arrivera sûrement un peu plus tôt que prévu. C’est même inespéré qu’il ne soit pas déjà là à plus de 39 SA.
A peine assise dans le lit, je sens quelque chose couler entre mes jambes. Le cœur qui bat un peu plus vite, je descend dans la salle de bains, histoire surtout de reprendre mes esprits puis je remonte réveiller Super Papa. Comme dans les films : « Je crois qu’il faut qu’on y aille ». Le temps qu’il prenne un café, je m’habille et je finis ma valise pour la maternité, j’y jette mes affaires de toilette. La gyneco m’a prévenu que dès les premiers signes il fallait que je file à la maternité dans attendre (une semaine avant, mon col était déjà ouvert à 4). Les premières contractions arrivent, je suis obligée de m’asseoir dans l’escalier au moment de sortir.
C’est un dimanche matin, les rues sont vides, le hall de la maternité aussi, le jour se lève à peine. J’adore cette ambiance, on a un peu l’impression que le monde entier retient son souffle… Une sage-femme m’installe tout de suite en salle de naissance et m’examine, mon col est ouvert à 8, mais la poche des eaux n’est pas rompue, juste fissurée. Je peux encore avoir la péridurale, la sage-femme appelle tout de suite l’anesthésiste.
J’ai quelques contractions douloureuses mais la sage-femme et l’anesthésiste trouvent que j’assure… Je me demande s’ils disent ça à toutes les patientes pour les rassurer. J’appréhendais un peu la péri, mais tout se passe très bien. Je me sens mieux, j’ai même envie de dormir. Je m’installe sur le côté, je sens bien la tête de bébé qui pousse pour sortir. Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, avec Super Papa à mes côtés et la sage-femme qui vient me voir de temps en temps. L’équipe est réduite, et l’ambiance très calme, je me sens vraiment sereine.
La sage-femme perce la poche des eaux presque par inadvertance je crois, en vérifiant mon col, les choses sérieuses vont commencer. Je pousse. 10 minutes, 20 minutes, 30 minutes. La sage-femme et l’aide soignante jouent au méchant flic et au gentil flic, la 1ère m’engueule (Alleeeeez, on se fâââââche), la 2ème me réconforte. Je commence à fatiguer, la sage-femme me dit qu’elle va devoir appeler le gyneco. J’ai la trouille, je me sens nulle. Le gynéco débarque et m’explique qu’il va utiliser la ventouse pour aider mon bébé à sortir.
Si je n’ai pas trop souffert jusque là, je douille vraiment au moment de l’expulsion, je me sens faible, incapable de réagir. Il faut que le gyneco me demande si je veux prendre mon bébé, pour que je comprenne que voilà, ma fille est là! Mon bébé se blottit contre moi, Super Papa coupe le cordon. Je suis un peu hébétée, je hoquette de douleur et d’émotion. Il est 13h26, mon accouchement a duré 5 heures.
Le gyneco me recoud, la sage-femme et Super Papa s’occupent de ma fille. Puis on nous laisse seuls tous les trois en salle de naissance pendant environ 2 heures (avec une visite régulière de la sage-femme). Nous faisons un peu de peau à peau, je lui donne sa première tétée, son papa la prend dans ses bras. Puis on nous monte dans une chambre, Super Papa rentre à la maison prendre une douche et appeler nos proches. Moins d’une heure plus tard tous les grands-parents débarquent dans la chambre…
Dehors la nuit est déjà tombée. Nous sommes le 12 décembre 2010 et c’est le premier jour du reste de ma vie.
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